mardi 13 octobre 2009

LIZARD - Free song for biologists !!

the lizard song is HERE



Autotomie : mutilation réflexe en cas de danger ou de régénération ; illustré chez le lézard ou la salamandre. L’art ne peut conserver son autonomie que s’il opère le sacrifice de l’œuvre, attendu que ce sacrifice appelle une nouvelle œuvre, et ce indéfiniment, comme l’infinité, l’inachèvement qu’implique le désœuvrement. L’autonomie de l’art est une autotomie. Il se mutile de l’œuvre pour se maintenir comme art, en même temps que cette mutilation entraîne une nouvelle œuvre qui repousse derrière l’autre, qui n’est plus qu’un fragment. Un fragment n’a pas de sens en lui-même, ni pour lui-même, ni renvoyant à un système, mais comme simple trace laissée d’un flot qui n’est certainement pas la pensée. Un fragment c’est une écaille, ou un lot d’écailles, abandonnés sous la forme d’une patte, d’une queue, d’une mue. Les soubresauts après mutilation sont encore un réflexe. Le corps n’est pas fait de besoins, mais d’écailles et de réflexes. Le besoin n’existe pas, ni pour nous, ni pour les animaux. Seuls existent la chaleur du soleil dont s’abreuve le sang froid, puis le danger, la fuite et la mutilation. Le corps est une fêlure qui lézarde le monde, fêlure reptilienne déclinant son mouvement comme informité et infirmité. Le corps n’a pas de besoin, ne connaît pas de lutte ni d’oppression. Son seul enjeu est l’entièreté.


G D